« Tout est toujours à faire, à décider continuellement, à vouloir à nouveau, la volonté n’a pas d’acquis. », Vladimir Jankélévitch
L’objet du Chaomain est la résistance contre l’État responsable de pousser l’être, l’Esprit et la Société à la lisière du chaos avec un risque d’extinction. Le Chaomain est un projet de Mutation pour l’Humain, l’Humanité et la Nature.
Le Chaomain est un projet de Résistance cognitif contre le Pouvoir qui est représenté par 6 Ordres étatiques institués qui font les six tomes du Chaomain :
Raison, Modernité, Science, Psychologie, Nation, Démocratie
La Raison (tome 1) et son idée incohérente du Vrai et du Bien platonique ont ramené la tragédie des idéologies et des idéalismes chez des humains qui s’entretuent. On a vu comment l’Art du beau peut venir à bout du Vrai et du Bien.
Avec Descartes, la Raison philosophique est devenue une raison moderne et finalement une Modernité que nous allons voir dans ce deuxième tome du Chaomain.
La Modernité nous fragmente dans la Certitude moderne des ordres disciplinaires et nous défragmente dans le Chaos postmoderne des désordres chaotiques. Elle est devenue la nouvelle arme de contrôle et de soumission efficiente par sa rigueur logique : Une Méthode douteuse de Certitude qui sera appliquée aux champs de la philosophie, de la science et de la sociologie.
Après la mort de dieu et de la raison dans ces guerres de religions et de nationalismes, l’État demeure en quête de nouvelles illusions plus vigoureuses pour subjuguer plus les citoyens qui sont condamnés à un exil cognitif sans fin pour sortir de leur plate quotidienneté qui reste leur seul horizon.
Il s’est alors tourné vers la Modernité pour donner à l’humain cet espoir désespéré d’un renouveau de son humanité qu’il va signifier avec les slogans bien connus des révolutions politiques : Liberté, Égalité et fraternité !
La raison moderne est devenue progressivement la raison d’état régalienne : celle qui lui permet de violer le droit de l’humain, de l’humanité et de la nature au nom d’un critère supérieur : une raison perverse qui justifie une injustice (démocratique ou dictatoriale) par la législation de la morale et du droit au nom de l’État Moderne devenu divin ! Cette législation est renforcée par des juges et des prisons ! Remettre en cause la raison de l’État par la violence, le pacifisme, ou même la raison devient illégale et peut être punit légalement.
La raison d’État met l’État au centre et non plus l’humain qui doit vivre selon les raison de l’état et non plus de la Nature ! La modernité a permis l’état de devenir dieu, la nature et la raison !
La raison moderne est une longue histoire de la pensée magique qui a commencé avec les mythes, les religions, les raison socratiques pour finir dans la modernité cartésienne. Ce qui attire le plus dans ces pensées magiques, c’est le verbe. Descartes va sans le vouloir tuer l’incertitude du verbe dans le nombre scientifique et opérer ainsi un changement drastique. La magie du verbe est transféré au nombre pur nous sombrer dans un autre cauchemar; celui de la machine que nous verrons dans le tome 3 de cet essai.
La magie de la modernité va désenchanter notre sens. On continue de mourir pour nos hypothèses incertaines, incomplètes et inhumaines. La quête à la transcendance, à la raison, ou à la modernité ne sont que des désirs de pouvoir.
La magie des Lumières était une grande escroquerie ; des néons qui nous ont fait sortir de l’emprise de la divinité à celle de l’état moderne ! On s’est jamais servit de notre propre entendement, mais de celui de l’état qui nous cultive de la naissance à la mort dans ses institutions modernes.
La déchirure tragique de l’humanité s’est élargie avec la réduction cartésienne de la raison dans une barbarie de l’hyperspécialisation. Elle a divisé la complexité de la globalité dans des entités finies décapitées de leur organisme. Elle perd ainsi le lien holiste organique qui donne le sens et l’âme.
On verra comment la complexité cognitive peut dépasser le réductionnisme du modernisme en recréant la solidarité humaine avec son humanité et sa nature.
La Modernité sans Conscience
« Avec quel instrument penser l’incertitude? Quelles boussoles dans l’ère du flou ? Quelles régulations promouvoir dans un univers complexe où le Désordre est devenu le seul principe d’ordre ? Si le parti de la raison ne trouve pas de réponses à ces questions-là, alors la raison sera longtemps au plus bas et les symptômes que constituent les peurs, les phénomènes de transfert, les pulsions primaires, ne cesseront de se développer avec, à la clef, une vraie régression intellectuelle qui, apparence de la modernité mise à part, verra le nouveau Moyen âge ressembler, cette fois-ci, réellement à l’ancien.», Alain Minc
La soumission étatique utilise tout concept cognitif comme arme de destruction massive qui ne vient plus d’une contrainte externe répulsive, mais d’une culture, d’une éducation et d’une formation attractive instruite dans des institutions éducatives de l’État Moderne cartésien. Le dressage démarre depuis la crèche jusqu’au cimetière.
L’autorité est légitimisée par la rationalisation du progrès qui instaure le règne d’une organisation étatique centralisée et hiérarchisée avec la division de l’économie, du travail et donc de la société. Ceci va aliéner l’humain atomisé devenu un bon citoyen travailleur et patriote et dont la seule relation avec son état régalien est le payement de ses taxes.
On pensait la modernité comme une évolution qui assurerait progrès, humanisme et universalité pour tous. Auschwitz, Hiroshima ou Sarajevo ont démontré le contraire. La Modernité ordonnée explose dans une Postmodernité désordonnée qui met fin à la raison moderne : le totalitarisme de l’ordre débouche sur le terrorisme du chaos constructif.
Notre tragédie est de chercher des raisons, des causes et des origines obéissant à des lois certaines à l’intérieur de notre pensée et de notre existence qui sont toutes les deux limitées, indéterminées et incomplètes.
Notre pensée est juste le sommet de l’iceberg qui subit notre existence. Je ne peux penser qu’à l’Intérieur de mon existence. Autour, il y’ a l’impensée du cosmos qui niche dans notre fond et qui elle perçoit le champ universelle de la Conscience cosmique ! Pour penser, je dois sortir de ma pensée, de mon existence et de mon milieu !
La tragédie humaine est qu’il n’existe pas encore un projet pour contrer les Néons de la Modernité. Un projet fondé sur une conscience plus qu’une connaissance.
Un projet pour une complexité cognitive est proposé dans cet essai afin de nous donner une conscience cosmique qui nous relie à l’Humain, l’Humanité et la Nature.
La modernité vous possède de l’intérieur et devient une seconde nature et une seconde conscience sociale qui étouffe votre nature et votre conscience humaine. On vit et on meurt au nom de la modernité comme on vivait et on tuait au nom de Dieu! L’humain doit résister l’état dans toutes ses formes pour récupérer son humanité. Le combat de survie est fatal, car l’État inhumain est prêt à exterminer toute l’humanité pour garder son pouvoir. L’état est responsable de la situation actuelle critique de l’humanité. Il a créé les crises avec ses politiques prédatrices qui ont produit l’économie libérale, l’immigration des populations, le changement climatique et une technologie bestiale qui a produit la machinisation de l’humain et la biologisation de la machine
Le salut n’est plus dans le chemin de la civilisation du progrès, mais dans une mutation cognitive de l’espèce humaine pour sa survie en premier lieu et l’explosion de son potentiel cosmique en deuxième lieu afin de continuer son destin de la terre aux cieux en dehors de la science-fiction hollywoodienne, des dessins animés japonais et des laboratoires transhumanistes d’intelligence artificielle.
L’assimilation des sciences de la complexité, le renouveau des arts dans les sciences et un retour de la sagesse philosophique peuvent assurer cette convergence cognitive entre art, philosophie et science qui a été décapitée par l’ordre moderne et le désordre post-moderne. Le Chaomain a pour fonction de résister l’État par le retour à la connaissance et donc la conscience de notre Humanité et de notre Nature.
L’ordre de la « démocratie » surtout! Qu’est-ce que c’est bête ! C’est vraiment une grande mensonge manipulative, une belle série qui m’a fascinée plus que 3 décennies pour la voir en déclin devant mes yeux…