Prologue
Conscience Cosmique
« La crise n’est pas dans le monde extérieur elle est dans notre conscience elle-même. », Krisnamurti
La puissance de la violence, de la richesse et de la connaissance est récupérée par l’État pour asservir l’individu dans un troupeau qu’il peut diriger grâce à la manipulation par la culture, l’éducation et la psychologie qui ne suffisent plus à garder le peuple dans la soumission.
L’individu survie toujours sous une domination qui change juste de forme ; traditionnelle, charismatique et moderne. Comme toujours il se rebelle, car la liberté est ancrée dans sa conscience qui s’était endormi par des magnétiseurs.
Nous avons de plus en plus de manifestations au Nord et d’insurrections au Sud en particulier économiques, mais jamais spirituelles. Les dictatures poursuivent le génocide de leur peuple dans le silence pervers et complice des démocraties qui chantent la vertu humaine de sa civilisation et ne pleurent que durant la chute de leur cotation boursière.
L’individu moderne réagit par instinct de survie, par émotion psychotique ou par raison méthodique afin de concilier les fins, les moyens et les effets en vue d’améliorer sa situation. Il s’associe à une communauté dans des croyances, valeurs et intérêts communs, mais en réalité individualistes.
L’individu moderne est désemparé et déchiré devant le désenchantement du monde après les grands génocides qui se font au nom de la civilisation : croisades, colonisation, holocauste, goulag, et innombrables guerres pour le Capital.
La crise politique est une crise des idées progressives : idéalisme et idéologies qui ne possèdent aucune conscience humaine. Nous baignons dans une illusion d’insouciance et d’inconscience alors que nous sommes à la lisère du chaos.
Pour la première fois de notre histoire, L’Être, l’esprit et la société sont confrontés à une certitude d’extinction par la puissance d’un état qui possède maintenant des armes de destructions massives sous son autorité, prêt à les utiliser si son pouvoir est menacé de l’intérieur comme de l’extérieur !
L’humain est la seule espèce qui est non seulement responsable de sa propre destruction, mais aussi celle des autres espèces vivantes et de l’écosystème. Nous sommes dans la 6ème extinction. La seule qui est faite par l’humain !
Quelle est la raison de cet effondrement ? Les menaces peuvent différer dans la forme, mais la raison reste unique : Un État totalitaire qui a tué en nous toute humanité. Une civilisation ne meurt jamais de ses ennemis extérieurs, mais de l’effondrement de son État moral qui est incapable de gérer et supporter la complexité du temps, car sa structure individualiste est fragile par ses relations égotistes !
Une civilisation sans conscience qui n’intègre ni l’humain ni l’humanité ni la nature ne peut durer ! L’occident a fait son temps, il s’effondre de lui-même et sur lui-même sans besoin d’ennemi extérieur. Il est épuisé, sans passion, croyance et volonté de mourir pour une valeur humaine. Il se dévore lui-même ! On ne peut plus le sauver de lui-même.
On ne peut survivre dans un système soumis à un État quel que soit sa nature. Il faut dépasser l’existence même de l’État. Le totalitarisme est inhérent à tout État !
Nous avons besoin de lucidité, de courage et d’action. Nous refusons de vivre hors du temps et du monde. Nous refusons de nous suicider. Nous refusons de renoncer !
Nous devons sortir du désir et de la désillusion afin de reconnaitre ce que nous sommes plus que ce que l’on est devenu. On doit le faire ensemble et non plus séparément.
La question sur la conscience humaine est la question fondamentale la plus importante pour l’humanité, car la conscience est la qualité fondamentale qui définit la finalité de l’humain et détermine donc ses pensées et ses actions ! La conscience est notre dernier salut pour nous solidariser dans une résistance contre notre condition bestiale et machinale.
Nous devons libérer notre connaissance de son inconscience et notre impense de sa pensée cultivée afin de la remettre sur le chemin du destin de l’humanité : la conscience cosmique qui n’est pas une éthique religieuse, une idée sublime ou une raison moderne, mais un concept scientifique d’endurance qui résiste mieux la puissance du totalitarisme.
Totalitarisme sans conscience
« L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l’équation.’, Ibn Roshd
La société est sous l’égide d’un État qui dirige ses brebis dans un contrat social qui suppose une légitimité de la violence pour assurer l’ordre. La légitimité veut se faire par la loi ; le droit théocratique des dix commandements, le droit administratif princier, le droit empirique romain et le droit rationnel des juristes dont la seule raison est la raison d’État.
L’État-National règne sur un territoire et une société déterminée, mais son objet est de s’étendre sans fin. Il défend sa frontière, mais refuse de reconnaitre la souveraineté nationale des autres. L’État-National devient un Empire-Mondial en faisant l’expansion de sa culture vers la civilisation et de son économie vers la mondialisation.
La raison d’État veut donner la légitimité au pouvoir de l’État par le contrat social : la voie démocratique qui a mis fin à l’Histoire humaine dans une machine bestiale.
La vision manichéenne pense que le Bien est du coté du peuple et le Mal du coté de l’État. Ceci est faux, car l’état est bien constitué et soutenu par une partie du peuple qui tue et se tue pour accéder et garder le pouvoir et ses privilèges. Le citoyen est dominateur dans l’État et dominé dans le peuple. Il combat non pour sa liberté, mais pour sa servitude. L’État est formé par le peuple qui lui même est formaté par l’État. La boucle est bouclée. Il s’agit de la dérouler en déroulant les idées qui font de nous des machines bestiales.
La violence n’est pas le privilège d’un pouvoir, d’un état, d’une société, d’une couleur, d’une classe, ou d’une religion. Tous les États cultivent le fascisme, l’autoritarisme, l’exclusion de l’autre et le génocide au nom de la liberté, la justice, la fraternité et la civilisation. L’État c’est le totalitaire.
L’histoire humaine est une prédation de l’État contre l’humain. C’est l’État qui crée des violences et des guerres, des bourreaux et des victimes, des prédateurs et des proies, des vainqueurs et des vaincus, des riches et des pauvres et des maitres et des esclaves sans que les résistances ne cessent.
Les résistances sous toutes ses formes, révolutions, anarchismes ou pacifismes n’ont jamais réussit. Bien au contraire, elles ont renforcé l’État.
Les révolutions françaises ou américaines ont ramené la démocratie sans donner le vrai pouvoir au peuple qu’à travers une représentation illusoire. Les révolutions marxistes ont détruit l’État capitaliste pour prendre le pouvoir de l’État ! Ils ne sont jamais passés à la phase communiste de destruction de l’État en créant des organisations autogérées.
L’anarchisme est une idéologie qui réagit à la violence par la violence. Elle est plus dans la destruction idéologique de l’État que dans la construction d’une vraie humanité.
Les pacifismes sont de lamentables tentatives de séduire une machine bestiale qui laisse les beaux discours humanistes et les manifestations se faire pour promouvoir sa démocratie, mais elle met des limites ; la violence illégale conte l’ordre qui lui donne l’excuse pour utiliser la violence légale au nom de la sécurité du peuple.
Quand on dit que l’État est le problème, ce n’est pas pour le donner au capital, aux élites, aux révoltés, aux révolutionnaires, aux anarchiques, aux pacifiste ou au peuple, mais pour déconstruire complètement ses institutions et reconstruire une autre forme d’organisation humaine !
Le totalitarisme n’est ni naturel ni biologique. Il est systémique avec des valeurs factices de l’élite bourgeoise : Liberté, fraternité et égalité. Aucun politicien n’a de vision autre que celle de son état et de son pouvoir.
Nos bibliothèques regorgent de penseurs qui critiquent un type d’État : capitalisme, libéralisme, conservatisme, socialisme ou autre, mais jamais l’État ! Peu de penseur dans l’histoire ont osé penser une humanité sans état, sans institutions et sans pouvoir; Aucun esprit ne pense à un art de l’endurance contre le pouvoir au-delà de la résistante.
Le totalitarisme nous fissionne dans des particules élémentaires insignifiantes, impuissantes et inconscientes en disloquant notre énergie de fusion. Nous devons déconstruire le totalitarisme qui nous fissionne pour le remplacer par une conscience cosmique qui fusionne l’humain dans son humanité et sa nature sans besoin de le fissionner.
Totalitarisme : État, Empire et Endurance
« Là où cesse l’État, c’est là où commence l’homme.», Nietzsche
L’État national a un seul objet : se conserver et se propager pour nous asservir totalement par nous-mêmes. Pour cela, il gouverne par la soumission physique et mentale dans une ferme des animaux ou un meilleur des mondes.
L’Europe occidentale avec la Grande Bretagne, la France, l’Espagne et le Portugal ont continué le totalitarisme de l’État vers l’extérieur de leurs frontières pour former des Empires qui se sont divisé le monde. La violence interne est devenue une guerre avec les croisades et les colonisations.
Les Empires occidentaux vont s’affaiblir avec les deux guerres mondiales pour laisser le Monde à la merci de deux Blocs : les USA et l’URSS. Après la chute du mur de Berlin et la dislocation de l’URSS, le monde est devenu unipolaire avec une Seul Empire, mais l’histoire n’est jamais finie.
Devant la puissance totalitaire, le peuple se bornait aux révoltes : Violence, révolution, anarchisme, pacifisme, servitude et désobéissance ont tous été des modes de résistances défaillantes. Elles arrangent le pouvoir qui les manufacture, car elles justifient sa violence et son existence !
Pour se libérer du totalitarisme, il faut :
– saisir l’origine et les fondations de son idéologie fasciste
– saisir les institutions de son système totalitaire.
Les deux questions centrales de cet essai sont :
– Quels sont leurs techniques, discours et pratiques de nos États pour soumettre nos corps et nos esprits ?
– qui résister, pourquoi résister et comment résister au-delà des modes classiques : révolte, révolution, pacifisme?
Pour survivre et continuer notre destin cosmique, nous avons besoin de concevoir une endurance au-delà de la résistance, une impensée au-delà de la pensée et une auto-organisation au-delà du totalitarisme. Comme la contrainte est globale, la résistance doit être globale.
Dans ce combat de survie, le gagnant n’est pas celui qui a le plus de puissance, de violence et d’inconscience, mais celui qui a le plus de volonté, d’endurance et de conscience.
Ce livre est divisé en trois parties :
- État-Totalitaire : Culture de Violence
L’État-national est fondé sur le totalitarisme ; une violence systémique à tout État quelque soit sa forme (despotique, démocratique). Il se fait par la culture idéologique et cybernétique. Le totalitarisme de l’État est de nature systémique. Il existe depuis la création des États.
La culture du totalitarisme moderne se fait par trois modes de violence douce : L’idéologie avec sa raison d’État, la psychologie avec sa subversion de masse et la cybernétique avec sa séduction technologique.
- Empire-Totalitaire : Culture de Guerre
L’Empire est l’extension de la violence interne du totalitarisme de l’État national au reste du monde par la guerre. Il a pris des proportions mondiales avec l’Empire Européen et finalement l’Empire Américain. Il se fait par une culture de guerre, de désordre et de terreur.
Le totalitarisme de l’État n’est pas propre à un système particulier comme le nazisme ou le communisme, il est aussi dans le capitalisme démocratique. L’Empire qui dit combattre le fascisme, le communisme ou le terrorisme possède lui-même l’essence du totalitarisme ; La terreur Globale !
III. Art de l’endurance : Pouvoir et Résistance
Le Totalitarisme a produit des réactions violentes ; les révolutions qui ont toutes permis une reconduction de la bourgeoisie. Le défi de l’humanité est de savoir comment endurer le totalitarisme.
Le Pouvoir sait comment déjouer les résistances à son avantage. La conscience permet de fortifier l’endurance. C’est une impensée qui va au-delà de la pensée; de la violence, des révolutions et du pacifisme.
L’Art de l’Endurance est fondé sur :
– une Conscience de l’humain, de l’humanité et de la nature.
– une impensée et une auto-organisation qui déconstruisent le totalitarisme par une relation directe entre l’être et l’autre, le sujet et l’objet et l’humanité et son destin cosmique !