Je me suis levé un jour comme les autres jours, comme les milliers d’autres jours de ma vie, pour aller refaire ma vie de tous les jours; apprendre, lire, écrire, travailler, aimer, détester, supporter, tolérer, mentir, voyager, manger, boire, …
Peut-on faire quelque chose de plus sublime ? Mon désir est en dehors de ce monde, de la réalité, de la gravité, des humains, de leurs cieux, de leurs diables et de leurs dieux. Je ne voulais pas vivre dans le rêve, je le voulais dans la réalité de mes sens bien éveillés.
Mais je ne savais pas quel est mon rêve. Qui le peuplera, y aurait-il du bonheur, du plaisir, de l’amour, de la haine, de la mort ? Ou y aurait-il une inconnue que je ne connais pas, des visages jamais vus, des âmes d’une beauté qui vous inspire l’éternité ?
Je pensais faire la grève de la faim contre cette vie, ces platitudes, ces niaiseries, ces tragédies, ces famines, ces virus, ces meurtres passionnelles, ces faits divers, ces misères existentielles. ce moi moi moi, et je je je …
J’avais la nausée d’être toujours un bon mari, un bon père, un bon ami, un bon travailleur, un bon citoyen, un bon croyant … la bonté me dégoutait et je commençais a détester les bons; les bons amis, les bonnes personnes, les bons travailleurs, les bons citoyens, les bons croyants … je voulais être plus satanique que les diables, tuer toute l’humanité, ne rien laisser de trace de cette espèce humaine bestiale prédatrice de sa propre nature.
Mais, qui s’en fout de ma grève quand les humains vivent leur survie et leur propres misères existentialistes, la platitude tous ces jours d’ennuis sans joies …
Ce qui me traumatisait n’était pas ma mort mais de ne pas connaitre le jour de ma mort. J’ai pensé alors que la seule liberté que je pouvais avoir était de choisir ce jour de ma mort. Mais combien de jours et de nuits me resteraient alors à vivre sans que le destin ne choisisse pour moi…
Et puis tu es apparut avec ton univers et puis je voulais plus mourir … je voulais renaitre dans ton ventre et ton sein … dans ta bouche et ton regard …
et puis tu es partis et je te recherche encore et toujours chaque nuit, chaque seconde et croit toujours te reconnaitre dans cette inconnue étrangère de passage qui va laisser le gout du désert ou du mirage … de l’enfer ou du paradis, du diable ou du divin … et j’ai juste 19 et une nuit à survivre cette possession satanique !