A. Benmohammed, Chaomain, Puissance : Civilisation, Capitalisme et Conscience

La plus grande histoire : au-delà du dualisme objet-sujet

« Nous vivons encore dans l’enfance de l’espèce humaine, tous les horizons que sont la biologie moléculaire, l’ADN, la cosmologie commencent juste à s’ouvrir. Nous sommes juste des enfants à la recherche de réponses et à mesure que s’étend l’île de la connaissance, grandissent aussi les rivages de notre ignorance », John Wheeler

Si on veut connaitre la grande histoire de l’univers, on ne part pas du passé au présent, mais du présent au passé, car toute l’histoire est inscrite dans le présent !

C’est dans les gènes de la vie biologique plus que dans la cosmologie physique que l’on trouvera les traces du cosmos. La conscience cosmique est comme le gène humain. Elle porte la mémoire passé et du programme d’évolution futur. Elle est le code (information) dans lequel est écrite toute l’histoire de l’évolution de l’univers de toutes les particules. Le modèle d’évolution est inscrit dans un libre arbitre soumis aux seules probabilités potentielles inscrites dans le code.

La conscience consiste à remonter l’échelle des valeurs ; de l’humain à l’humanité, à la nature et au cosmos. L’humain a un destin plus noble que celui de la matière, de la fourmi ou du citoyen. C’est le produit le plus évolué de cette nature cosmique qui nous a perfectionnés.

L’univers primitif contenait non pas toutes les informations des temps ultérieurs, mais toutes les lois de l’évolution ultérieure.  Les nourrissons ne contiennent pas les connaissances et l’expérience de l’adulte, mais les lois d’évolution de ces connaissances et les expériences passes. L’évolution est une loi, mais l’information est une émergence.

Nous devons distinguer trois univers ; le monde interne (perception biologique), le monde externe (objet matériel) et le monde des idées internes (concepts mental) du monde externe. C’est ce monde des idées externes qui brouille la relation entre les deux mondes interne et externe quand les idées sont cultivées et n’incluent pas la conscience.   

Toutes les idées de notre esprit qui n’incluent pas la conscience ne sont que des constructions de notre esprit : mythes magiques, croyances religieux et idées philosophies.

La Grande Histoire de l’humanité inclut l’histoire de tout l’univers cosmique, mais dans une physique objective sans sujet. La Plus Grande Histoire inclue la conscience comme fondement de son essence.

La physique est la voix majeure de la conscience à condition de refonder tout son langage et ses principes de bases. La Science objective à une contrainte par son Principe, sa Méthode et son Langage : matière, mathématisation et expérimentation. Le langage actuel (mots) est flou, ambigüe et indéterminé. Il est insuffisant pour représenter la nature fondamentale des objets de la réalité et de leurs sensations.

Un métalangage d’un ordre élevé doit tenir compte de ces contraintes afin d’identifier la réalité d’une façon unique. Il doit être capable de faire la correspondance bivalente unique entre l’univers interne et externe, le sujet et l’objet et la connaissance et la conscience. Ce nouveau langage doit être simple, universel et intelligible.

Le métalangage doit embrasser la complexité des connaissances de base : mécanique quantique et cosmologie et des connaissances auxiliaires : thermodynamique, biologie moléculaire, neurosciences… L’objet de faire un isomorphisme métaphysique (une cartographie) entre notre monde interne des idées et notre monde externe ; le cosmos.

Notre univers est ce qu’il est exactement par ses constantes universelles. Une faible variation infinitésimale de ces constantes et l’univers ne serait pas et on ne serait pas aussi. On sent bien une finalité entre l’humain et le cosmos.

Nous avons besoin d’un nouveau paradigme créatif qui mute notre pensée (perceptions, valeurs et utilités). La nouvelle « épistémè » ; complexité, Chaos, interdisciplinarité, tiers inclus … nous donne une nouvelle impensée. La théorie du chaos nous apprend l’importance des conditions initiales.

L’unification de toutes les sciences dans une théorie du TOUT est l’objet de toute science. Elle doit unifier le sujet à l’objet et répondre au plus grand défi de la connaissance dans la plus grande histoire de l’univers ; la conscience cosmique !  

Conscience-Physique : Orch, Effondrement et intrication

« Consciousness cannot be explained in physical terms. Because consciousness is absolutely fundamental. It cannot be accounted for in terms of anything else… In fact, consciousness is a singularity phasing within all beings. », Schrodinger

On a des visions sur la relation conscience-physique :

– La conscience a toujours été dans l’univers. C’est une qualité distincte de la réalité et non contrôlée par les lois physiques.

« In our world, there are conscious experiences.
There is a logically possible world physically identical to ours, in which the positive facts about consciousness in our world do not hold. Therefore, facts about consciousness are further facts about our world, over and above the physical facts. So materialism is false », David J. Chalmers[i]

– La conscience est une qualité émergente des processus physiques : évolution de la biologie et des systèmes nerveux.

« Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience. », Karl MARX et Friedrich ENGELS, L’idéologie Allemande

Penrose pense que la conscience est physique.

«  La conscience fait partie de notre univers, partant, toute théorie physique qui ne l’intègre pas ne peut sérieusement prétendre offrir une vision complète du monde », Roger Penrose

Le modèle Orch OR (Orchestrated Objective Reduction) proposé par Penrose-Hamerhoff[ii] affirme que dans les neurones, à l’intérieur des structures appelées microtubules, des condensats de Fröhlich pouvaient se former et donner lieu à une ‘conscience quantique’.

 « Je suggère donc que, alors que les activités inconscientes du cerveau sont celles qui sont soumises à des procédures algorithmiques, l’activité de la conscience est tout à fait différente, et elle procède d’une manière qui ne peut être décrite par aucun algorithme… », Penrose

Le mystère de la conscience  se trouve dans les zones sombres de la MQ et la RG. L’intrication quantique (entanglement en anglais) est le phénomène qui dérange.   

Les probabilités de MQ (fonctions d’onde d’Erwin Schrödinger) évoluent de manière déterministe et continue, mais les résultats sont discontinus et probabilistes. La fonction d’onde (Schrödinger) donne une superposition de plusieurs valeurs pour la position et la quantité de mouvement entre autres. Cependant, lorsque l’on mesure ces propriétés, on obtient un résultat définitif. La fonction d’onde s’effondre dans un état défini parmi l’ensemble des états possibles. La raison n’est pas dans l’instrument, mais dans l’observateur.

La physique est passé par trois phases : matière, champ et enfin l’information. Wheeler Dans son livre, it from bit, Wheelera postulé que l’information est plus importante que l’énergie, la matière et l’espace-temps.

L’intrication quantique affirme que l’information est partagée instantanément entre deux états A et B plus vite que la vitesse de la lumière. Ceci contredit la RG qui interdit une vitesse plus grande que celle de la lumière. L’Intrication est en réalité ans l’espace, mais aussi le temps. Ceci est toutefois possible avec une entité non matérielle ; La conscience !

Einstein pensait que l’tat de la mesure est déterminé avant et non pas produit par et après l’expérience. Il pensait que la découverte d’une variable caché globale aurait alors enlevé le coté probabiliste de la MQ pour la rendre complète. L’expérience du paradoxe EPR (Einstein, Podolsky, Rosen) a pour objet de réfuter l’explication du groupe de Copenhague.

Les mesures entre A et B ne sont pas transmises. L’information existe déjà partout. L’intrication ne peut se faire que si les atomes de tout l’univers sont connectés comme un hologramme non pas par un champ fantomatique, mais par un champ réalité-conscience. L’interaction se fait entre la réalité (les sensations physiques locales du corps) et la conscience (finalité qui est en dehors de l’espace-temps).

La variable cachée d’Einstein ne peut être que la constante de la conscience comique. La conscience a un champ de conscience comme la gravité a un champ de gravité.

Théorie du Tout : Champ de la Conscience Cosmique

« I regard consciousness as fundamental. I regard matter as derivative from consciousness. We cannot get behind consciousness. Everything that we talk about, everything that we regard as existing, postulates consciousness. » Max Planck

La science ne SAIT pas clairement ce qu’est la matière et encore moins la conscience ! C’est une forme élevée de la connaissance. On peut la reconnaitre au plus profond de nous comme intégrée à la conscience cosmique.

Le cosmos baigne dans un seul champ unique qui est la conscience cosmique et qui est partagé différemment par toutes les particules de l’univers. On doit distinguer la petite conscience qu’on perçoit en nous et la grande conscience de l’univers. Notre petite conscience humaine est une dérivée de la grande conscience de l’univers. Elle n’est ni l’unique, ni l’origine ni le centre ni la finalité de l’univers.

La conscience humaine est un mode supérieur qui dépasse l’inconscient psychologique comme un élément instinctif du corps ou culturel de l’idée. Elle dépasse aussi la biologie chimique organique comme la biologie est au-dessus de la matière physique. On peut construire un cœur artificiel, mais non pas un cerveau artificiel conscient. La conscience est plus que l’information et l’intelligence du cerveau.

Notre conscience n’est pas une machine cybernétique avec une fonction transfert qui nous fournit l’information afin de faire des retours d’expériences pour s’adapter à la réalité locale. C’est un réseau complexe de neurones dans notre cerveau qui fonctionne à l’image du réseau de galaxies dans le cosmos auquel il est connecté intimement. Le corps par son esprit capte la conscience, mais ne la cause pas.

La réalité et la conscience sont dans un champ mixte à l’image du champ électromagnétique de Maxwell.  L’expérience des deux fentes de Young (pour les photons, mais valable aussi pour les électrons et les neutrons) nous donne aussi une version bipolaire de l’interférence de la matière entre deux mondes : ondes et corpuscules.

Une théorie du Tout doit remettre en question les notions de la réalité (espace-temps et de mass-énergie) non plus comme des qualités premières mais secondaires d’une seule dimension : la conscience cosmique qui est la constante caché globale de l’univers. Une Théorie du Tout doit accorder la réalité physique-biologique et le cosmos.

Notre mathématique, physique et instrumentation sont limités. On a besoin d’un axiome extérieur que l’on peut ressentir de notre intérieur : la conscience comique qu’on peut modéliser comme le centre d’un hexagone ayant 6 cotés qui assure l’évolution en 6 phases :

1- les particules élémentaires en atomes

2- les atomes en étoiles dans des galaxies

3- les étoiles en éléments lourds

4- les éléments lourds en molécules chimiques  

5- les molécules chimiques en vie biologique 

6- la vie biologique en information, intelligence et conscience.

Le Chaomain propose la refondation de la physique-mathématique sur 6 postulats :

  1. la conscience est un champ de force unifié qui fonde les 4 forces (forte, faible, électromagnétique et gravité).
  2. Le champ de la conscience comme le champ de Maxwell a deux composants ; réalité-conscience
  3. la conscience existe depuis toujours et avant la matière.
  4. la conscience ne peut être ‘décelée’ expérimentalement. Comme la gravité, on peut la saisir que dans ses effets !
  5. la conscience agit dans un quantum qui limite notre connaissance : espace-temps, masse-énergie …
  6. Tout humain capte cette conscience comme un radar.

La théorie de la conscience peut se valider si elle arrive à découvrir une loi et une constante universelle dont dériveraient toutes les autres forces et constantes physiques.

Nous développerons dans une autre étude une Théorie Générale de la Conscience Cosmique dans une approche mathématique-physique-biologique afin de relier et de compléter la MQ avec la RG, les sciences exactes avec les sciences humaines, le sujet avec l’objet et finalement l’humain à son humanité, sa nature et sa finalité Comique.

A. Benmohammed, Chaomain, Puissance : Civilisation, Capitalisme et Conscience

photo; Patric Curran


[i]         David J. Chalmers, The Conscious Mind: In Search of a Fundamental Theory (Philosophy of Mind), ‎Oxford University Press; Revised ed. edition, 1997.

[ii]       Roger Penrose & Stuart Hameroff, Consciousness in the Universe: Neuroscience, Quantum Space-Time Geometry and Orch OR Theory, Journal of Cosmology. 14. 2011