Elle était assise dans la terrasse d’un café des Champs Elysées. Elle avait un majestueux chapeau noir, un chemisier de soie blanc et une longue robe rouge à dentelle. Elle paraissait avoir la quarantaine tout en gardant un charme bien étrange. Son regard était caché dans des lunettes métalliques.

Elle avait une sorte de cahier où elle prenait des notes. Quelles notes ? Qui est-elle ? Une espionne russe, une princesse déchue ou une fameuse écrivaine ? Que peut-elle bien écrire et à quoi peut-elle bien penser ? A sa passion, à sa gloire ou à sa déchéance ? Qu’est ce qu’elle recherche parmi cette foule ? Une vue, une parole ou une caresse ?

En réalité, La mystérieuse personne que la foule faisait semblant de ne pas voir, c’est moi ! Je m’appelle Josiane. Je suis une juive pied noire d’Algérie.

Vous vous demandez ce que je fais ici ? Eh bien, rien ! Je n’attends rien ! Il n’y’ plus a rien à attendre de ces bruits, de ces passants, de ces machines et de ces néons. Tout ce qui m’entoure ne m’emballe plus. En enlevant ce tout futile, je reste devant mon désert. Un désert où je peux enfin voir l’horizon. Un horizon que je mets entre mes mains, que je caresse et que je vous présente comme un partage de sens et de sensualité..

Je pense et je rêve de ma vie. Une vie que je vous invite à partager avec moi. Vous semblez m’ignorer dans votre précipitation à regagner vos boulots, vos affaires et vos soucis.

Pourtant vous paraissez curieux. Puisque maintenant vous avez un moment libre, je vous invite donc à faire connaissance avec une autre vie, une autre histoire et un autre destin. Un destin insignifiant, commun et insensé.

Je vous préviens que ma vie n’a rien à voir avec celle de Shéhérazade, de Sissy ou de Diana.  Elle ressemble plutôt à celle d’une serveuse de ces cafés nichés dans ces gares perdues dans un pauvre bled aux coutumes peu raffinées.

Ma vie pourrait aussi ressembler à celle d’une prostituée déchue qui finit sa vie dans ces ghettos de la honte. Oui ! Mon destin ne m’a pas fait croiser ce Prince qui m’offrirait un royaume ou qui abandonnera son trône pour la beauté de mon regard. Combien de femmes sommes-nous dans ces cas ? Et pourtant nos vies sont aussi passionnantes les unes que les autres. Une vie, n’est-elle pas un miracle en soi ?

Moi, je vie ma vie commune et je veux en faire une passion de cette maudite vie ! Une Passion qui sera plus puissante que ce rien qui m’entoure. Cet absurde trou noir d’où est pourtant sorti ce point blanc qui s’est mit à éclairer, à faire des sillons, des formes, des musiques, des ballets et des vies. Des vies qui doivent toujours continuer à vivre pour ne pas sombrer dans leur trou noir.  

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