A. Benmohammed, Chaomain, Puissance : Civilisation, Capitalisme et Conscience

« Au commencement était Chaos, intermédiaire entre le néant et l’être, contenant en germe tout ce qui existe, visible ou invisible. », Hésiode 

La conscience commence par revisiter les vraies questions existentielles toujours suspendues non plus en tant qu’individu, mais en tant qu’espèce humaine :

– Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?

– Pourquoi acceptons-nous de vivre dans des terroirs séparés ?

– Pourquoi est-ce que notre Histoire s’est refermée dans une Petite Histoire de violences sans fin et jusqu’à notre fin ?

– Assistons-nous aujourd’hui à la fin de la petite histoire ?

– Pourquoi nous entretuons-nous sans cesse et jusqu’à la fin ?

– Est-ce que notre tragédie est dans notre Nature ou Culture ?

– Quel est notre sens et finalité ?

– Quel est la nature de la conscience et pourquoi elle ne nous empêche pas de commettre des génocides ?  

La conscience reste la dernière énigme non élucidée à définir et pourtant on est conscient toute notre vie !

 “it is impossible to specify what it is, what it does, or why it evolved. Nothing worth reading has been written on it.” Stuart Sutherland

On a méprisée la conscience comme une faculté mystérieuse de l’âme ou comme une idée qui n’existe pas dans la réalité. La conscience n’est pas une idée, une croyance, une culture, une raison ou une éthique, mais bien une entité enfouie dans la réalité du quantique au cosmique.

Les philosophes ont voulu explorer le mystère de l’existence par la quête de l’ÊTRE (connais-toi toi-même). Il ne s’agissait pas de connaitre l’Être dans son phénomène existentiel (je pense donc j’existe), mais de prendre conscience de sa finalité en tant qu’humanité, nature et cosmos.

L’Être existentiel était le fondement de tout dans une civilisation cupide ou l’individu est le centre du monde alors que le monde n’a pas centre, mais des agglomérats de galaxies, d’étoiles, de planètes et des espèces. L’humain est dans l’humanité solidaire avec la Nature et le Cosmos.

Nous devons prendre conscience de nous-autres non plus comme des humains, mais comme une espèce humaine. Notre finalité est en dehors de notre pensée cultivée : arts, mythes, croyances, vertus, raisons, sciences, technologies… ?

On ne peut continuer à gérer indéfiniment des crises de plus en plus graves générées par le système actuel avec des réformes ou des révolutions qui reconduisent le gène du mal ; l’existence de tout état. On ne peut toujours anticiper les crises qui ne manqueront pas de survenir : politiques, économiques et écologiques qui sont inhérentes à notre système social.

La tragédie est qu’il n’existe pas de projet pour contrer l’existence d’un État comme nécessité à notre existence. Les intellectuels n’ont jamais pensé qu’à adapter la puissance de l’État pour la conserver sous des logos différents. Ils ne peuvent concevoir une humanité sans société et sans État !

On ne sait plus ni quoi penser ni comment agir. Il nous faut une nouvelle conscience qui va au-delà de l’humanisme civilisé des Lumières et de sa raison moderniste capitaliste.

L’humanité est dans une complexité chaotique à cause de la croissance exponentielle du progrès technologique. Nous avons un problème d’adaptation plus grave que celui des révolutions agraires et industrielles. Nous sommes passés de l’évolution à la mutation. Nous sommes devons la lisière du chaos. Est-ce que nous nous dirigeons vers une extinction ?

Pour survivre, nous avons un seul choix : sortir de la petite histoire vers la plus Grande Histoire du Cosmos qui inclut la conscience comme un champ de grandeur qui fonde toutes les forces du quantique que cosmique.  

A. Benmohammed, Chaomain, Puissance : Civilisation, Capitalisme et Conscience

Photo ; Patrick Curran